« L’homme a éternel boubou blanc », signait, à l’une de ses Une, la revue panafricaine Jeune Afrique, lors de la nomination du Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, l’ambassadeur, MSA.

 

C’est bien de lui qu’il s’agit. Fort de son expérience et familier des questions des rebellions et revendications armées, l’homme, en diplomate habile, est convaincu, dès la première heure que la tâche qui l’attendait dans un Mali en proie à une guerre à multiple facettes est difficile : la mise en œuvre intégrale de l’accord d’Alger, l’intégrité territoriale du Mali, le développement du nord, le rétablissement de la sécurité, l’anéantissement des jihadistes … Autant des sujets brulants. Mais, tout de suite, il a véritablement mis son intelligence pour disséquer le problème et, le pays a effectivement enregistré des progrès substantiels en matière de retour de la paix. 

 

Après ce calme relatif de presque d’un an, décidément rien ne va aujourd’hui sur plus sur le plan sécuritaire. Car, la milice GATTIA et la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD se regardent en chiens de faïence.

 

Va-t-on vers une vaste confrontation des groupes armés signataires de l’accord de paix ? Ce schéma qui se dessine ces dernières semaines et selon l’avis de tous les experts.

 

Dès son retour du sommet de l’ONU à New York, le RSSG a émis le vœu de rencontrer les différents protagonistes afin d’échanger positivement et de manière constructive pour dissiper les zones d’ombre qui assombrissent le tableau malien.

 

Plus homme de terrain que diplomate, MSA troque alors le boubou blanc au profit du kaki et le bonnet blanc cède, quant à lui, sa place au chèche noué autour de la tête. Direction ? Le Nord Mali. Motif ? Trouver vite et assez rapidement le rétablissement de la confiance entre ces différents acteurs. D’où il siège une seule journée et puis top, il en sort avec l’accord de tout monde. S’assoir et discuter sous la surveillance de la MINUSMA. Génial, donc !

 

Pour une paix, il faut nécessairement rétablir la confiance, et la confiance là, réside d’abord en lui. De son Bunker ultrasécurisé de Bamako, l’homme se promène dans les camps du nord sans garde corps ni dans une voiture blindée. « Il est chez lui, c’est un Touarègue », lance-t-on.

 

Il faut le rappeler, le pouvoir IBK qui a succédé les putschistes, et dont les fondements étaient fragilisés à l’extrême par une série de facteurs préoccupants : rébellion touarègue dans le septentrion, contestations corporatistes, frondes estudiantines, revendications paysannes, n’arrive pas du tout à sortir la tête de l’eau. C’est pourquoi alors, il fait appel à l’ONU.

Et, l’ONU, à son tour, n’a pas manqué de lui sortir de sa soute les hommes les plus expérimentés du continent pour résoudre les problèmes de leur Afrique. De cette Afrique là ! En ébullition.

 

A la fois médiateur privilégie et acteur, dès sa prise de fonction, MSA a dit « sa mission première est avant de rétablir, d’un coté, la confiance entre le peuple malien et la force onusienne et de l’autre, entre les frères maliens eux-mêmes… et, puis le reste n’est qu’un problème de temps ». Cette confiance, qu’il s’est donné dès le départ, n’a-t-elle l’est aujourd’hui ?

Non, rétorque un de ses collaborateurs « ce qu’il faut savoir d’abord, le président IBK, c’est une ancienne connaissance du patron, il a ses entrées et sorties chez lui et quant à mes frères du nord, n’en parlons plus. Ils le considèrent comme un de leurs. C’est cela qui fait qu’aujourd’hui, le contact et le message du patron deviennent facilement réceptifs … car, beaucoup pensent qu’il est effectivement un malien soucié du devenir du pays … » avant d’ajouter « lui, hein, s’intéresse au problème malien plus que les maliens eux-mêmes ». Seulement une affaire du temps et de l’histoire.

On ne jugera pas ici des aspects moraux de l’histoire, après tout, c’est les maliens eux –mêmes, qui sont les artisans de leur paix et au delà du développement de leur pays. Si aujourd’hui, le gouvernement se trouve dos au mur face à une résistance plus en plus perceptible de la part des groupes armés, c’est inévitablement à cause de l’inaction et de lenteur de ce dernier.

 

En revanche, le nœud gordien du problème malien réside dans leur incapacité de transformer leur parole en acte et là tout serait parti. Dès sa prise de fonction, le patron de la MINUSMA, s’est donné personnellement à appliquer les termes de l’accord d’Alger dont la confiance constituait le principal enjeu.

 

Par ailleurs, n’a-t- on besoin, aujourd’hui, de cette confiance, dans son pays natal, en faim et en feu ? La solution ? Oui, il l’a et non magique. Il dresse sans concession une panoplie des pistes de sortie. Alors, c’est au Tchad de les saisir. A prendre ou à laisser ?

Sylla Sidibé – Bamako

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