Le Premier ministre tchadien s’exprimé au nom du despote Idriss Deby Itno.
 
En ouverture de la session extraordinaire du sommet des chefs d’Etat de la Cédéao à Abuja, au Nigeria, le Premier ministre tchadien, Emmanuel Nadingar, a pris la parole après les discours officiels. Une intervention symbolique, car le Tchad n’est pas membre de la Cédéao. Le pays était invité à cette réunion, au même titre que l’Afrique du Sud, la Mauritanie, l’Algérie, le Maroc et la Libye, qui y sont représentés. Lors de son intervention, Emmanuel Nadingar a déclaré que le recours à la force n’était pas antinomique avec un dialogue avec «ceux des groupes armés qui seraient disposés à déposer les armes et à regagner la légalité». Autrement dit, selon RFI, le Tchad encourage les tentatives de négociation, qui ont lieu en ce moment à Ouagadougou, avec les autorités burkinabè. Une intervention qui a marqué les esprits et pour laquelle, les quinze pays membres de la Cédéao sont sur cette même ligne.
 
 
© gouvernementdutchad.org
À l’ouverture du sommet, le président nigérian Goodluck Jonathan, hôte de cette réunion, l’a rappelé lors de son discours d’ouverture sur la crise dans le nord du Mali, et plus précisément, l’intervention militaire pour reconquérir la région. Il avait résolument plaidé pour l’option militaire, afin d’«éviter des conséquences dommageables, non seulement pour le Mali mais pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique tout entière». Ces pays pourraient participer à une éventuelle intervention, mais la «force internationale» serait composée de soldats provenant prioritairement des pays membres de la Cedeao. «Nous avons des pays qui offrent des bataillons, d’autres des compagnies (…). Il y a, bien sûr, le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (…), le Togo», a alors énuméré Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao. Celui-ci ajoute que «le Tchad pourrait participer» et «nous avons eu des contacts avec d’autres pays: la Mauritanie, l’Afrique du Sud», a-t-il dit, sans évoquer le cas de l’Algérie, opposée à une action armée.
 
 
© afp 
La rencontre d’Abudja prévoit un plan d’intervention au Nord Mali
Selon leur communiqué final, les dirigeants africains ont «adopté» un plan appelé «concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique». Ledit plan d’intervention a connu quelques petits changements. Initialement, il prévoyait l’envoi de 3 200 hommes dans le nord du Mali. Ce déploiement pourrait être bien plus important, et comprendre 5 500 soldats. Hors Cédéao, il pourrait y avoir au moins deux ou trois contributeurs dont peut-être le Tchad, qui jusque-là réserve sa réponse, ainsi que des pays «hors du continent», sans plus de précision. Il doit être transmis à l’ONU avant le 26 novembre, via l’Union africaine. Alassane Ouattara a dit espérer que le Conseil de sécurité des Nations unies donnerait son feu vert à cette intervention au Mali à la fin du mois ou début décembre. La durée prévue du déploiement est d’un an. 


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