La présidentielle du 10 avril s’est terminée dans les conditions connues de disharmonie et de contentieux politiques sans précédent. Au moment où nous écrivons ces lignes, le Tchad se trouve dans une situation d’impasse totale. La majorité présidentielle qui a arraché la victoire par la force ne peut terminer le travail commencé par la force. Il est des défis qui ne se remportent pas avec des armes à feu ou la force des bras.  

            

L’opposition politique qui ne s’est jamais mise en capacité d’apporter le changement effectif est coincée entre le syndrome du battu et l’imposture des mots. Quand cette opposition a les possibilités d’aller concrètement plus loin dans la défiance politique,  la peur lui empêche de bouger. Et l’éternel occident regarde ailleurs, oppose un mur silence embarrassé. Ces opposants ont-ils compris que seuls les tchadiens pourront changer le Tchad ?  

            

Un gouvernement n’est pas une association de quartier ou un cercle de copinage pour lequel nous pouvons cotiser des sous rouges pour son fonctionnement. Ce n’est pas un jeu d’enfant et ce n’est rien qui sied aux enfants parce qu’il ya derrière le mot de très lourdes responsabilités.

 

DES BIGBANGS DU SYSTEME 

 

Les tchadiens sont de plus en plus convaincus qu’ils sont abandonnés par la classe politique qui propose d’une part la brutalité (majorité présidentielle) et d’autres la duperie (opposition). Cette classe d’hommes qu’il convient désormais d’appeler les leaders de l’impasse sont tous dans la soixantaine, ont tous au moins 26 ans d’exercice dans les arcanes politiques. Comme opposants, comme gouvernants et certains comme hybrides oscillant entre les deux pôles suivant leurs intérêts.

 

Nous les distinguons suivant leurs noms de famille et partis politiques, mais c’est une erreur. En les appréciant suivant les problèmes du Tchad et les causes de ces problèmes, l’évidence est apparait : c’est du pareil au même ! Tous des bigbangs sous des masques politiques différents.

 

Hommes du système, opposants du système, ils ont en commun le système ! Or, le problème du Tchad, c’est justement le système, ce système fait d’opposants et de gouvernants dépassés par les aspirations du peuple et particulièrement de la jeunesse.

 

Les maux des citoyens tchadiens s’aggraveront parce que ces leaders de l’impasse sont à l’abri des conséquences sociales et économiques de leurs chamailleries politiques.  

 

LA CLASSE POLITIQUE EST LE PROBLEME

 

Citoyen tchadien, lève-toi et marche pour ta libération et ta liberté. Réveille-toi et cherche toi-même ton salut plutôt que d’espérer quelque chose de l’impasse, de l’imposture des mots et de ces bruts qui ont outrepassé ta voix et ton choix clairement exprimés le 10 avril 2016.

            

Le malheur du peuple tchadien a un nom : la classe politique tchadienne, sans distinction. S’il ya une nuance entre les acteurs selon les rôles et fonctions, elle est dans l’échelle des torts causés aux tchadiens.

            

D’aucuns ont tué 1000 tchadiens, d’autres 1 tchadien mais tous ont tué, politiquement ou physiquement.

            

D’aucuns ont volé et pillé sur une longue période, d’autres ont volé et pillé sur une courte période, mais tous ont volé et pillé les tchadiens.

            

D’aucuns ont trahi permanemment les tchadiens, d’autres ont trahi à chaque fois que les opportunités se présentent, mais tous ont trahi les tchadiens. Voilà le genre de différence que nous pouvons relever au sein de cette classe politique.

 

DES RÉPONSES POLITIQUES CONCRÈTES ATTENDUES

            

Quant aux bavards qui soutiennent par fanatisme ou partisannerie tel camp ou tel autre, il suffit de les éprouver pour s’apercevoir qu’ils n’ont pas de solutions concrètes à proposer.         Interrogez-les sur ce qu’ils proposent concrètement pour sortir le pays des crises. Vous verrez qu’aucun ne propose de solutions tangibles. Comprenez donc l’ennui que ressentent les tchadiens à écouter et lire les bavardages à rabais.

            

Les tchadiens attendent de la classe politique des réponses politiques devant améliorer le climat social et politique. Parce que l’instabilité politique chasse les investissements, les opportunités d’emploi et d’affaires. Ainsi, elle frappe les tchadiens individuellement et directement. Quand nous disons réponses politiques tangibles, nous disons des solutions concrètes aux situations critiques qui nous affectent au quotidien. 


SANS RÉPONSES POLITIQUES, CE SERA LA GUERRE AU TCHAD 


Sans solutions politiques rapides au Tchad, ce sera la guerre dans les mois à venir.
  


Rassurez-vous que si la guerre vient, elle viendra pour recommencer les salades de 1990 qui ont déçu les tchadiens après 26 ans de gavages, d’approximations et de tromperies. Les naïfs qui espèrent inverser la situation par le moyen d’une guerre sont avertis.


Nous avons deux choix : forcer la classe politique à trouver des réponses politiques en sortant de l’impasse ou nous piéger dans l’impasse en attendant une guerre sur laquelle nous n’avons aucun pouvoir, tout au mieux des promesses d’homme, de ceux-là qui ont déjà abusé de nous. À nous de choisir et d’assumer les conséquences.

 

Yemi Pierre Kemth

yemipik@gmail.com

 

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