Au terme d’un très long bras de fer avec Exxon, la Société des hydrocarbures du Tchad est désormais en mesure de vendre la part de l’Etat dans la production de Doba.
Trois ans ! C’est le temps qu’il aura fallu pour qu’Exxon, qui avait accepté en 2009 que l’Etat tchadien assure lui-même la vente de sa part dans la production de Doba, passe effectivement la main. A plusieurs reprises, alors que tout était prêt pour que N’Djamena prenne le relais, le pétrolier américain a invoqué des obstacles juridiques ou administratifs pour continuer à vendre les barils de l’Etat, soit 20 000 b/j (Doba produit 120 000 b/j). Au final, il a fallu que la présidence intervienne et tape du poing sur la table pour qu’Exxon s’exécute. Les réticences du pétrolier américain s’expliquent notamment par le fait qu’à ce jour, Exxon est le seul vendeur de Doba Blend : l’arrivée d’un second vendeur sur le marché va automatiquement faire baisser les prix.
L’Etat devrait donc vendre son premier cargo cet été. Tous les grands traders se sont battus pour obtenir le contrat de vente et ont fait le déplacement à N’Djamena, à l’instar de Vitol, Trafigura, Mercuria et du nigérian Oando (Gunvor, le plus agressif, était encore dans la capitale tchadienne il y a dix jours). Au final, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) a, selon nos informations, confié la vente des premiers cargos à Lynx Energy de Cyrille Costes et Franck Blais, qui conseille la SHT sur plusieurs dossiers.
Titulaire d’un contrat à terme avec la SHT, Lynx ne dispose cependant pas d’un mandat exclusif sur la vente des barils de l’Etat tchadien, et d’autres traders devraient, à terme, être mandatés par la SHT.  
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