Moment de prières, de soumission à Allah et de piété, le mois béni de jeûne, le Ramadan est aussi source des dépenses exceptionnelles dans les foyers pour s’offrir des repas copieux d’iftar, la rupture du jeûne. Les musulmans tchadiens ne font pas exception à la règle quoique confrontés cette année à une flambée des prix des produits de premières nécessité et des vivres. Le mois sacré de Ramadan s’avère idéal pour les commerçants véreux en vue d’augmenter unilatéralement les prix des marchandises. Les commerçants sans foi ni loi qui, par des pratiques aussi illicites les unes que les autres, s’enrichissent au détriment des consommateurs et des producteurs.

Par exemple, le poisson frais, ravitaillé du Lac Tchad, et la viande, autre aliment de base des Tchadiens, sont devenus un luxe pour beaucoup de ménages de N’Djaména, la capitale. Ils justifient la hausse des prix des denrées de première de nécessité par des difficultés liées à l’importation des marchandises, la frontière entre le Tchad et le Nigeria, via le Cameroun, devenue inaccessible à cause de l’insécurité.

Pays enclavé, le Tchad dépend économiquement des pays voisins, principalement le Nigeria et le Cameroun. ”Les consommateurs tchadiens, déjà paupérisés et mis à genou par la cherté de vie sans pareille, ont de la peine à subvenir à leurs besoins élémentaires. Nous en appelons donc au sens des commerçants et au respect du mois sacré de Ramadan”, a dit le Président du Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC).

Pourtant, depuis 2009, le gouvernement tchadien a pris des dispositions pour juguler la cherté de vie dont la fixation des prix des denrées de première nécessité par consensus avec les opérateurs des produits de première nécessité, l’achat et la vente des céréales subventionnées par l’Office national de sécurité alimentaire (ONASA), la défiscalisation de certains produits importés, et l’interdiction des exportations des denrées alimentaires, et bien d’autres mesures sans effet.

En attendant des jours meilleurs, les Tchadiens font d’énormes sacrifices pour préserver leur esprit de partage et de générosité, surtout qu’il faut aussi compter avec la présence sur le sol tchadien des réfugiés musulmans ayant fui la République centrafricaine voisine en feu et à sang.

AH/IINA

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