Les musulmans tchadiens constituent la seule communauté au monde où l’on peut imposer dans la direction de leurs affaires religieuses des hommes qui n’ont ni la morale ni la dignité ni la foi…Le seul critère de leur admission dans l’instance dirigeante de la Oumar est leur soumission totale au pouvoir de Deby et non à Dieu comme recommande l’Islam dont ils se targuent honteusement de le représenter dans un pays où l’assiduité dans les pratiques prescrites et la ferme foi envers Le Créateur sont légendairement connues et appréciées dans le reste du monde.

 

Depuis 1990, les musulmans sont représentés par une institution qui ne relève sur le fait d’aucune subordination d’un ministère ou d’un gouvernement. En théorie, cette institution est placée sous l’autorité d’une direction des affaires coutumières et religieuses du ministère de l’intérieur.

 

En pratique, elle ne répond qu’au président de la république et à son parti politique dont elle est l’un des organes de base.

 

Elle nargue tout contrôle gouvernemental excepté le pouvoir de Deby et se présente comme la seule représentation de la communauté musulmane tchadienne. Alors est ce que le conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad est il un lieu où les érudits se retrouvent pour réfléchir sur des questions concernant la vie socio-religieuse de la Ouma ? Est il un véritable guide des musulmans ?

 

La réponse est certainement non, non et non!!! 


C’est d’abord un cadre des courtiers, des commissionnaires, des griots et des politiciens qui ont pris les musulmans tchadiens en otage sans que ces derniers ne prennent de la peine pour réclamer une réforme salvatrice et dévouée vers l’adoration de Dieu.

 

Les ulémas intègres sont combattus et désavoués, certains révérends qui étaient des lumières de la société disparaissaient dans le total anonymat. Place aux cancres, à ceux qui disent aux tchadiens de lever les deux mains vers le ciel pour que  »Deby règne cent ans et pour que Hinda aie cent enfants ». Voilà la triste réalité!

 

Il y a vingt ans que j’assistais à une audience des orphelins qui ne s’étaient pas entendus sur le partage de legs. Ils avaient donc saisi le conseil supérieur des affaires islamiques pour trancher avec équité et droiture sur les biens qu’ils devaient hériter de leur défunt père.

 

Après avoir fondé le jugement sur le Saint Coran et tous les Hadith afférents, les juges ont rendu le procès: 

 

Chaque héritier doit sa part selon les normes et le comble dans cette histoire était le pourcentage réservé aux juges. Un des héritiers en a boudé mais les honorables juges lui ont fait comprendre qu’il aille là où il veut c’est à dire au palais de justice, à la gendarmerie, ou ailleurs s’il le désire car leur jugement est sans appel.

 

Depuis lors, j’ai pris la décision de ne plus reconnaitre en cette instance, et tout ce qui me liait en elle c’était l’annonce qu’elle faisait chaque année, à propos de l’arrivée du mois saint du Ramadan.

 

Aujourd’hui, je constate que des voix s’élèvent pour dénoncer vivement les comportements du conseil supérieur des affaires islamiques devenu pyromane d’une tension entre les musulmans dont certains s » autoproclament plus sur la voie d’Allah et de son prophète » que les autres considérés de moins musulmans. Et aussi un machiavélisme extraordinaire du président Déby relayé et amplifié par son valet l’imam Hassan Hissein qui s’évertue sans scrupules à envoyer une partie des musulmans  » au crématoire » du terrorisme.

 

Aujourd’hui ce sont les  » wahhabites tchadiens  » qui sont indexés de Boko Haram et demain ce sera certainement le tour des  » Tidjanites qui seront traités de ‘‘Daesh’’.

 

Entretemps notre Deby national droit dans ses bottes fera du sang tchadien son vin de table.

 

Alors, il est temps pour les musulmans du Tchad de prendre leurs responsabilités et de songer pour une saine et valable représentation qui doit découler de leur émanation tout en rejetant celle qui leur est imposée depuis 26 ans par la dictature. Et c’est à ce prix que le salut de Dieu pourrait revenir dans la communauté.  

 

AHMAT YACOUB ADAM

 

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