Que cela soit clair dans l’esprit de tous, faire la police ne veut pas dire avoir l’aisance d’utiliser le sifflet et la matraque, ces deux outils ne répondent plus dans une police de proximité qui se veut proche de la population. On ne doit pas venir à la police dans le dessein de faire chaque jour de l’argent facile sur le dos des citoyens, en arrêtant à tout bout de chemin, ses compatriotes pour vider leur poche, arracher leur montre, s’accaparer de leur téléphone portable, cela relève plutôt du vol et non du maintien de l’ordre public…

 

Au moment où le défi sécuritaire des fous de Boko haram et tous les autres groupes terroristes qui rodent au sahel, armés jusqu’à la « barbe » grâce au pain béni trouvé grâce à l’impressionnant arsenal de Kadhafi est à l’ordre du jour, l’état tchadien doit mettre des moyens conséquents pour les forces de sécurité notamment la police et assurer un renforcement des formations pouvant aider notre police à s’intégrer efficacement dans le défi sécuritaire actuel, en travaillant comme des professionnels pour désamorcer les véritables enjeux et nombreuses menaces a la paix et à la sécurité de nos institutions.

 

Le gouvernement ne peut lutter seul contre les groupes terroristes, il sied de mettre sur pied des plates-formes d’information et de communication pouvant permettre au citoyen lambda de s’investir dans le processus de lutte contre le terrorisme, en mettant sur pied un numéro vert à la disposition des citoyens pour dénoncer tous les suspects qu’une cellule de recoupement des informations analysera avant de donner le feu vert aux unités opérationnelles. Si le Tchad a décrété une loi pour lutter contre le terrorisme, cela ne doit pas nuire aux droits des citoyens ni même dormir sur ses lauriers en disant que la loi fera tout. On doit donner des moyens aux services de sécurité a la mesure des ambitions pour lutter efficacement contre Boko haram et les autres nébuleuses terroristes.

 

On ne doit pas seulement nommer des gens à l’aveuglette parce qu’untel est cousin, fils, ou protégé d’untel. On doit choisir la compétence au détriment du clientélisme et du clanisme car, il en va de la sécurité des milliers de tchadiens. Le gouvernement doit impérativement faire appel aux anciens limiers de la police, mis en retraite d’office ou tout simplement radié parce que leur tête ne plaisait pas aux membres de la commission de contrôle de la police. L’État doit également faire l’acquisition au plus urgent des engins roulant, des armes spécialement conçues pour les opérations de lutte contre le terrorisme, des gilets pare-balles, des casques tactiques, des lunettes de vision nocturne, des outils informatiques pour répondre au défi du terrorisme, des équipements (moyens
visuels ou acoustiques), des moyens de surveillance, accorder une place aux signalements, prendre des précautions  renforcées aux postes
frontières(détection photo-acoustique des véhicules et marchandises entrant au Tchad), créer un centre de dressage cynophile contre
le terrorisme et l’insécurité(les chiens peuvent aider par leur flair  exceptionnel à détecter facilement les bombes et engins improvisés explosifs).

 

Les responsables sécuritaires de notre pays doivent savoir que lutter contre les terroristes ne veut pas dire réprimer la population, bafouer les droits et les libertés. On ne doit au grand jamais prétendre lutter contre le terrorisme pour justifier des exactions, des arrestations tout azimut, appliquer le musèlement des militants des ADH et des journaux privés. Que nos dirigeants sachent que la politique de la « matraque » est de l’histoire ancienne car, on doit fédérer les citoyens dans cette lutter, tout frustration ou traitement dégradant pourrait pousser les uns a la révolte, notamment en les poussant dans comme futur candidat de Boko Haram.

 

Contribution d’Abbas Kayangar

 

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