10 décembre 2013 TCHAD/Sénégal: Affaire Habré : Une mascarade judiciaire aux allures de règlement de compte politique tardif.
« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps »Abraham Lincoln.
Malheureusement, cette citation demeure incomprise pour beaucoup, qui du reste, usent de manœuvres aux fins de détourner indéfiniment le peuple de la réalité. L’affaire Habré semble être l’illustration la plus parfaite de cet état de fait.
En effet, force est de constater que depuis le kidnapping du président Hissein HABRE, il y a plus de cinq mois, l’objectif primordial visé dans cette procédure est la bataille de l’opinion publique. Sachant que le dossier est vide et sans fondement légal, l’accent est mis sur le matraquage de l’opinion publique pour amener celle-ci à adhérer à leur abjecte entreprise de liquidation comme en illustre la création d’une cellule de communication au sein de ce pseudo tribunal.
C’est pour la première fois dans l’histoire des juridictions, qu’on voit comme l’a si bien martelée la défense du président Habré, un tribunal avec une cellule de communication. A travers celle-ci, il ne s’agit évidemment pas de relayer les activités du tribunal au public mais plutôt d’inculquer dans la conscience collective l’image d’un tyran qui ramassait des gens dans la rue pour les ‘’égorger’’ (excusez de peu).Oui, en effet, il fallait au préalable ‘’détruire’’ l’image du président auprès de l’opinion publique, jeter le discrédit sur lui. Jamais une affaire judiciaire n’a été autant médiatisée ! La surabondance couverture médiatique s’inscrit dans ce sillage : lyncher, désinformer, tympaniser l’opinion de cette affaire, comme quoi un mensonge répété mille fois devient une réalité !
Ainsi, on peut allègrement se permettre de fouler au pied les droits du président Habré, comme s’il n’avait pas droit au respect en dépit de son digne statut d’ancien chef d’Etat. Aujourd’hui, Hissein Habré est le seul détenu au monde à qui, on refuse délibérément son droit à la présomption d’innocence, qui est un principe cardinal en droit à tel point que l’actuel Garde des Sceaux du Sénégal, précédemment avocat des détracteurs du président Habré, a osé en tant que juriste de formation parler d’une ‘’présomption de culpabilité’’ ! Pire, ne restant pas là, il est allé le jour de sa prise de fonction, jusqu’à traiter le président Habré de ‘’bourreau ’‘ démontrant par là son mépris total à la sacralité de la personne humaine, fut-ce-t-elle un ancien chef d’Etat. Quelle forfaiture !!!
En effet, la nomination de Sidiki Kaba à la tête du ministère de la justice du Sénégal n’est pas un choix fortuit, dans la mesure où, il s’est particulièrement illustré de par sa posture tendancieuse et dénigrante à l’égard du président Habré. Cela dit, le risque de parti pris est latent dans cette procédure.
Comment peut-on être neutre dans une affaire où on a été mêlé de très près (il fut l’avocat des plaignants) ?
De ce fait, la crédibilité et l’impartialité dans cette affaire sont cruellement entachées. Est-il légalement et moralement admissible que soit organisé un procès (plutôt un simulacre de procès) alors que le droit et la justice s’y opposent fermement ?
Ne s’agit-il pas en réalité d’une instrumentalisation du droit dans le but inavouable d’avoir ‘’la tête de Habré’’ tant la tournure de l’affaire n’étonne plus d’un.Aussi,comment peut-on s’attendre à un procès ‘’juste et équitable’’ lorsqu’on crée un tribunal sur la base d’un ‘’mandat politique’’(UA) dénué de tout fondement juridique où les principaux bailleurs de fonds du procès ne sont rien d’autres que les ennemis honnis du président Habré à savoir les pays Occidentaux qui vouent une haine viscérale à son égard pour avoir royalement résisté à leurs visées hégémoniques et l’actuel régime décrié de Ndjamena, celui-là même qui l’a déposé du pouvoir avec l’aide précieuse de la France et du Soudan ?
Dès lors, il serait illusoire d’espérer un quelconque procès équitable lorsque les juges chargés de dire le droit sont onéreusement payés avec l’argent ensanglanté de Deby. N’a-t-on pas coutume de dire que celui qui paye, commande ?
Cette affaire ne peut être dissociée de l’histoire du Tchad, d’où convient-il de jeter un regard rétrospectif sur le contexte conflictuel dans lequel, le président Habré s’était emparé du pouvoir ce jour mémorable de 7 Juin 1982, afin de mieux appréhender les contours de l’affaire. Par devoir de mémoire, il est important de ne pas occulter les circonstances particulièrement difficiles, marquées par le conflit meurtrier Tchad/Libye dans lesquelles Hissein Habré a dirigé le Tchad mais également les multiples tendances politico-militaires qui sévissaient dans tous les coins du pays à cette époque et à qui, il a tendu la main pour rejoindre la légalité. Il ne s’agit nullement de chercher des circonstances atténuantes au président, il n’en a absolument pas besoin mais de clarifier un certain nombre de faits indéniables et vérifiables.
Le Tchad sous le magistère de Hissein Habré était un pays en guerre contre l’envahisseur libyen qui occupait la partie septentrionale du pays sur laquelle étaient perpétrées les exactions les plus abominables qu’on pouvait imaginer. Les séquelles sont encore là. Comme en attestent les innombrables mines disséminées çà et là au nord et qui continuent d’occasionner des pertes en vie humaine. Le président Habré avait consacré l’essentiel de son règne au pouvoir à défendre l’intégrité territoriale de son pays, sans quoi on se demande aujourd’hui où en seraient le Tchad et les Tchadiens ! Il aura fallu en 1987 grâce à la bravoure et l’intrépidité des combattants, le tout, sous la houlette d’un Homme viscéralement attaché à l’indépendance de son pays pour que le Tchad recouvre son intégrité territoriale et son unité. A-t-on cherché à juger les libyens pour les crimes commis sur cette partie du Tchad qu’ils ont occupées jusqu’en 1987 ? Aucunement !
A cela, il faut ajouter, les factions politico-militaires en prise avec le régime Habré, qui se sont chacune repliées dans leurs fiefs respectifs et qui auraient commis des atrocités sur les territoires qu’ils occupaient .Tous ces chefs de guerre ont une part énorme de responsabilité devant l’histoire. Faire abstraction de ces éléments clés et en même temps désigner Habré comme seul et unique coupable serait le comble de l’injustice ! C’est dire que cette affaire ne peut être réduite de façon délibérée et arbitraire à sa seule dimension judiciaire, du reste artificiellement mise en avant.
Il est aisément décelable pour tout esprit avisé que cette procédure s’apparente plus à une traque effrénée contre une personne qu’une lutte contre l’impunité, tant les préoccupations qu’animent les accusateurs du président Habré sont douteuses, pour ne pas dire politico-financières. L’argument de lutte contre l’impunité inlassablement ressassé, est utilisé dans le seul but de couvrir, de crédibiliser cette machination et satisfaire par la sorte, les lobbies néocolonialistes.
On ne peut évoquer l’affaire Habré sans s’indigner de l’attitude des autorités sénégalaises qui, depuis plus d’une décennie, font de cette histoire un fonds de commerce, un enjeu diplomatique et l’exploitent honteusement. Quoi qu’il en soit, le peuple Sénégalais qui a accueilli et adopté le président Hissein HABRE, est farouchement opposé contre cette cabale odieuse dont est victime le président. Les témoignages de soutien à son égard en disent beaucoup. Ce peuple si attaché à sa légendaire Teranga n’hésitera pas sans nul doute à s’ériger en bouclier contre cette injustice car conscient que dans la vie d’une nation, les hommes passent mais les institutions restent. Comme quoi « le mensonge peut courir et prendre de l’avance, mais quand la vérité se lève, elle le rattrapera un jour » (Adage africain).
Ahmad Wordougou Tchou
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