Le procureur général près des Chambres Africaines Extraordinaires, Mbacké Fall n’a pas, selon les avocats de l’ex-président Tchadien, donné un élément nouveau dans le dossier Hissène Habré. Me El Hadji Diouf a signalé que tout ce qui a été dit et exploité par le procureur lors de sa conférence de presse du lundi 1er juillet est dans le document qui a servi de base à la première inculpation de son client en 2000 devant le juge Demba Kandj. Il a, en outre, dénoncé la violation du secret de l’instruction par le «procureur général bavard». Me Serres de déclarer: "ces quelques jours, nous avons vécu un traquenard à Dakar". Les avocats de Hissène Habré ont décidé du boycott pur et simple des Chambres Africaines Extraordinaires.

Les avocats de l’ancien président Tchadien sont d’avis que le procureur général près des Chambres Africaines Extraordinaires, Mbacké Fall n’a pas été en mission en Belgique et au Tchad mais plutôt à une balade aux frais de Idriss Deby. Me El Hadji Diouf a fait savoir que «Mbacké Fall est un procureur général bavard qui viole le secret de l’instruction. En tant que juriste procureur pendant longtemps s’il a choisi de violer la loi, c’est parce qu’il est dans le désarroi total. Il cherche à berner les Sénégalais, l’opinion internationale et faire plaisir aux organisations de défense des droits de l’homme». Le remuant avocat a précisé que «le procureur a parlé dans les moindres détails du dossier en puisant dans le livre blanc de Déby et les rapports de HWR. Deby finance le procès de sa proie. Ce procès, c’est simplement la justice des vainqueurs». 


Me François Serres est convaincu que le procureur général ne fait pas une enquête et que l’article 17 des statuts des chambres ne le lui permet même pas. C’est à la commission de mener l’enquête. «Au Sénégal, les magistrats n’ont pas besoin de beaucoup travailler, ils prennent les documents du Tchad et de la Belgique et se l’approprient pour inculper et condamner Habré. Le procureur a eu du mal à réciter une leçon écrite par d’autres notamment les services secrets Tchadiens. Ce sont ces documents qui ont été habillés sous forme de réquisitoire. L’enquête est déjà faite. Les magistrats s’arrogent des droits dont ils n’ont pas. On aurait pu aller rapidement au procès et faire les plaidoiries», a souligné l’avocat français. 



Me El Hadji Diouf corrobore les propos de son confrère. «Ce rapport dont le procureur a parlé sur les cas de tortures et autres a été commandité par Déby. Et pourtant ce document a servi de base à la première inculpation de Habré en 2000 devant le juge Demba Kandj». 



Me El Hadji Diouf a avancé que «Idriss Deby a fait une déclaration indécente en félicitant Macky Sall. Il a mis son argent, alors aujourd’hui qu’on a emprisonné Habré il jubile et qualifie Macky Sall de «grand africain». Déby salue la Justice Sénégalaise tout en oubliant qu’on parle de Chambres Africaines. Aucun juge africain n’est en place. C’est pour cette raison qu’on parle «d’enlèvement, de séquestration et de prise d’otage» lors de son arrestation le dimanche 30 juin dernier. 



Me François Serres a révélé que le réquisitoire de 50 pages du procureur général qui est un résumé des rapports de Human Right Watch, l’Etat Tchadien n’a été déposé que le 2 juillet. Il s’est demandé comme les magistrats des Chambres d’instruction ont pu prendre connaissance d’un dossier de 27 volumes en moins de deux heures et ordonner une inculpation. 



Dans ces conditions, Me Serres a conclu qu’ils (les avocats de Habré) ne vont plus travailler les Chambres Africaines Extraordinaires. L’Etat du Sénégal a voulu court circuiter la Cour de Justice de la CEDEAO. Avant que la Cour de Justice de la CEDEAO ne donne son arrêt l’Etat du Sénégal à travers les chambres Africaines s’est précipité à arrêter l’ancien président Tchadien, l’inculper et le mettre en prison.


 

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