« Al Amane », c’est la Confiance que l’on peut accorder à quelqu’un, à une autorité, à un groupe de personnes, c’est aussi la confiance que l’on place dans un système, dans un pays, en ses hommes et femmes.  « Al Amane », la confiance est aussi une qualité que l’on peut mériter, on parle de personnes de confiance, de personnes ayant des qualités d’éthique, de morale et de loyauté.

 

« Al Amane », c’est aussi la confiance que l’on peut avoir envers des personnes capables de faire face à des épreuves mais aussi capables de se ressaisir face à leurs propres dérives.

 

Le Président Hissein Habré a accordé "Amane" aux Chefs d’Etat Sénégalais. Mais eux, ont démontré qu’ils n’avaient pas "d’ Amane"

Avec «Îmâne » le Président Hissein Habré a fait face à cette dure épreuve.

 

« Al Îmâne », c’est la FOI, dans l’islam, littéralement cela signifie : « connaissance, croyance et conviction sans aucun doute possible ».

 

« Al Îmâne », nous indique aussi la VOIE qui s’impose à nous, avec ses exigences, elle peut s’exprimer par une attitude de résistance à l’injustice des hommes.

 

On dit d’un homme qu’il est un homme qui a du « Îmâne » quand il est un être de conscience, de cœur, de spiritualité. Un être qui est et qui témoigne. Témoigner, c’est dire la vérité même si elle est amère, et elle est bien amère aujourd’hui dans l’affaire HABRE.

Témoigner, c’est agir avec dignité comme notre Foi nous le commande.

 

C’est encore notre « Îmâne » qui nourrit ce souffle qui offre l’énergie de la résistance à nos cœurs, à nos intelligences et à nos actions. Difficile d’être un homme, difficile d’être libre, peur des pouvoirs, amour du pouvoir. Le devoir de résistance est l’exacte réalisation de cette fidélité digne, consciente que l’on est bien sur la Voie lorsque l’on lutte contre l’injustice des hommes. Avec cœur, et au nom du Droit. 

 

Sans «Amane», ils ont avancé vers lui, sans «Îmâne» ils le maintiennent sans soins médicaux, oubliant leur devoir de résistance à leurs propres violences, à l’arbitraire.

 

Avec «Îmâne » il a opposé la force de son silence à leurs hurlements sauvages.

 

Sans « Amane », ils l’ont brutalisé, conduit de force pour l’exposer, sans «Îmâne», à la face du monde, oubliant la première valeur universelle de notre FOI qui nous impose de vivre dans le relatif.

Sans « Amane », l’ambassadeur Belge a révélé le mandat belge donné au premier des Sénégalais et sans «Îmâne », on continue de parler d’un procès au nom de l’Afrique.

 

Sans «Îmâne», la bête s’est déchainée et promettait le pire ; carnages et génocides, elle dévoila le complot qui a permis de trouver un système comme elle dit, pour juger le Président Habré. Oui! L’Afrique est toujours orpheline de liberté, de dignité et de souveraineté.

 

Avec «Îmâne », le peuple Sénégalais n’approuve pas la violation de la Téranga et ce faux procès qui est une violation de « l’Amane».  

Avec «Îmâne», de nombreuses personnes se sont exprimées, dénonçant la mascarade honteuse qui n’honore pas le Sénégal.

Agir aux cotés des Belges, assassins de Lumumba, c’est s’écarter de la route d’ « Al Amane » et de «l’Îmâne ».

 

De même, se coaliser nombreux pour détruire un seul homme qui ne vous a rien fait, c’est prendre une autre voie que celle d’ « Al  Amane » et de « l’Îmâne ».

 

Avec «  Amane », Ils ont eux-mêmes établi leurs lois, et sans «Îmâne », ils ont préféré les briser.

 

Pendant 15 années, avec « Amane », nous avons respecté et cru en cette démocratie sénégalaise et c’est la raison pour laquelle, nous avons choisi la voie du Droit malgré toute la violence qui fut déversée sur nous. Et malheureusement, nous avons constaté que dans l’affaire Habré, les autorités politiques ont, volontairement, mis de côté, l’Etat de Droit, pour agir.

 

Ma voix est une voix de résistance, qui dénonce toutes ces structures accusatrices qui ont déjà décidé de la condamnation du Président Hissein Habré, le privant ainsi de sa voix.

 

Il est évident qu’il ne peut s’exprimer et se défendre que s’il a des conditions adéquates pour le faire.

 

Ils ont cadenassé, depuis plusieurs années, toutes les structures auditives autour de l’affaire Hissein Habré. Ma voix, celle de nos avocats et des personnes qui ont exprimé leur indignation, se firent  entendre au milieu du concert de leurs voix multiples, institutionnelles, organisées, coordonnées et amplifiées mais qui, au finish, symbolisent par leur extraordinaire mobilisation contre un seul homme, la trahison de beaucoup de citoyens dans la prise en compte de leurs aspirations et priorités quotidiennes.

 

C’est dans la politique que la faiblesse d’une voix se fait sentir le plus vite.

 

C’est pourquoi, le souci de tenir compte de toutes les voix, si fragiles soient-elles, devrait être l’une des qualités essentielles de la démocratie sénégalaise.

 

Au nom du Droit, avec « Amane » et «Îmâne ».

 

Mme Fatimé Raymonne Habré.

 

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