Nous souhaitons ouvrir cette conférence de presse en vous informant que le Président Hissein Habré a eu une attaque cardiaque, hier jeudi 11 juin vers


2 h du matin. De très graves manquements ont été observés de la part de l’administration pénitentiaire en la personne du Directeur de la prison du Cap M. Ali Konté BA, mais aussi de la part du Médecin de la prison.

 

Le Président HH était malade depuis la nuit du lundi 8 au mardi 9 juin, arrivée dans la matinée Mme Habré a constaté son état de santé et a immédiatement demandé au Directeur de la prison l’assistance d’un cardiologue. Le Directeur de la prison a manifesté une mauvaise volonté évidente et a déclaré devant, d’abord en informer la direction de l’administration pénitentiaire. Mme Habré lui a répondu que face à l’urgence, il pouvait gérer cela rapidement avec le médecin de la prison.

 

Parti en informer la direction de l’administration vers 15h le mardi, il n’est plus revenu jusqu’à jeudi. Il faut dire que le médecin de la prison aussi a refusé de venir. C’est ainsi que le Président Habré a passé 48h sans soins.

 

Le jeudi dernier à 2h du matin, il a fait une rechute. Les gardes ont tenté en vain de saisir le Directeur de la prison qui était injoignable. Le médecin de la prison habitant juste en face de la prison, les gardes ont couru pour l’informer. Il a fallu qu’ils reviennent à 5 reprises avant que ce médecin accepte de venir voir l’état de santé du Président. Arrivé sur les lieux, il a alors couru chercher une équipe de cardiologues pour une intervention d’urgence, il était 5 h du matin.

 

A l’heure actuelle, nous ne l’avons pas encore vu, toujours est-il que dans la journée d’hier, il y a eu 4 visites des médecins. Normalement, au lieu de faire mille va-et-vient, on aurait du l’hospitaliser pour une meilleure surveillance. Son état est sérieux et nous vous en dirons plus le plus tôt possible.

 

Cette négligence coupable de la part du Directeur de la prison mais aussi du médecin de la prison est la résultante de cet environnement plein d’hostilité, d’impunité et du feu vert politique donné par le Président Macky Sall pour tenir un procès coûte que coûte. L’attitude du Ministre de la justice qui a, sous son autorité, l’administration pénitentiaire, ses positions publiques d’insultes et de provocation à chaque sortie constituent des signaux importants pour ses subordonnés, cela donne ce qu’on a vu hier, une véritable non assistance à personne en danger.

 

Ce n’est pas une coïncidence quand vous avez 2 responsables de l’administration à savoir le Directeur de la prison et le médecin qui refusent de répondre à une demande d’assistance médicale pendant 48h.

Ensuite, le Président Habré est le seul détenu qui génère primes et avantages qui sont distribués à un personnel conditionné et prêt à faire tout pour aller dans le sens voulu par leurs chefs et par Mbacké Fall avec qui ils sont en contact dans le cadre de cette affaire.

 

Sur la comparution forcée

 

Vous avez tous vécu avec nous l’extraction de force le 3 juin du Président Habré pour le conduire devant les CAE.

 

Le Procureur Général Mbacké Fall a envoyé au Directeur du Cap Manuel une lettre pour "une conduite sous bonne escorte le détenu M Hissein Habre aux CAE".

 

Il est important de souligner et de dénoncer le forcing de Mbacké Fall qui, encore une fois, a posé un acte totalement illégal dans la mesure où il revenait au Président du Tribunal de convoquer le Président Habré. Nous interpellons par ailleurs le Président de la Cour d’Assises sur ces faits particulièrement graves.

 

Nous sommes choqués devant la carte blanche qu’on a donnée à un Mbacké Fall pour faire ce qu’il veut.  Nous avons déjà saisi la Chambre disciplinaire sur ses dérives, tout est à ce jour bloqué. Par ces actes de brutalité sur la personne du Président Habré (qui rappelons-le tout de même, n’a rien fait contre le Sénégal ni contre Macky SALL), le Sénégal a offert une image froissée et totalement défigurée par ces actes qui n’honorent ni  la Démocratie sénégalaise ni les valeurs de ce peuple.

Vous pouvez constater avec nous la dérive dans cette affaire Habré où l’utilisation des forces de l’ordre est devenue l’ADN de cette affaire (enlèvement, perquisitions, extraction de force).

 

La question de la comparution d’un accusé à son procès est un droit pas une obligation.

 

Toutes les juridictions pénales internationales l’ont posé et reconnu. C’est parce que la présence d’un accusé n’est pas obligatoire que l’on a posé que son absence ne bloque pas le procès qui continue. De même, on peut juger même des personnes qui sont à l’étranger et qui refusent de se présenter, c’est le jugement par contumace. Nous interpellons le Président Macky SALL sur tous ces abus des CAE.

 

Par ailleurs, une plainte sera déposée contre le Directeur du Cap manuel pour voie de fait.

 

Prise en charge du procès Habré par des Ambassades étrangères et Juristes français

 

Le second point que nous souhaitons développer devant vous concerne l’implication et la totale prise en main de ce procès par des ambassades étrangères et des juristes français qui travaillent dans l’ombre et conduisent ce procès. 

Tout le monde a vu que l’ambassade des Pays-Bas a recruté des professeurs sénégalais et des étudiants pour monter un simulacre du procès Habré. Est ce le rôle d’une représentation diplomatique de s’ingérer dans une affaire judiciaire en cours ? Non ! 

Est-ce que le fait d’apporter un financement, donne tous les droits pour violer la présomption d’innocence ? Est-ce que cette ambassade l’aurait fait pour la CPI ou dans son pays ? 

Nous signalons aussi les visites régulières d’une dame travaillant à l’ambassade de France et qui fait des réunions régulières avec Mbacké Fall. Cette dame a assisté dans une salle aménagée et équipée par des cameras aux séances d’interrogatoire du Président Habré. 

Nous avons eu aussi l’intervention tapageuse de l’Ambassadeur Stephen RAPP quand Idriss DEBY a annoncé son refus de coopérer, HRW a fait déplacer ce monsieur pour faire des pressions sur le Président Macky SALL et le Sénégal a attendu son arrivée pour trouver prétexte à continuer la procédure. L’Ambassadeur RAPP s’est rendu aussi aux CAE pour dire clairement aux juges qu’ils doivent continuer la procédure. 

Le 2 juin, veille de la convocation du Président Habré, nous avons relevé la visite de l’Ambassadeur de l’Union Européenne aux CAE, il a été question de l’organisation du procès et de la comparution ou non du Président HH. L’ambassadeur de l’UE a dit aux juges de procéder à une comparution forcée sinon toute l’organisation du procès sera compromise. 

Dans cette affaire Habré, qui n’est plus une affaire judiciaire mais bien un règlement de comptes politiques où on voit des diplomates ne plus se contenter de pressions discrètes mais intervenir en violation du Droit et des principes juridiques dans une affaire judiciaire.

Ces interventions tapageuses sont aussi l’expression d’un mépris pour la justice qui est une justice sous leurs ordres. Mieux, pour eux, le Président Habré, à l’instar de tous les africains n’ont aucun droit.

En plus de cette prise en main des juges par tous ces Ambassadeurs, qui dictent leur volonté aux juges à tous les stades de la procédure.

Rappelez-vous, le CNRA a rendu  une décision pour interdire de filmer et de diffuser le procès. HRW a exprimé son refus de respecter cette décision et prend en ce moment des mesures pour contourner mais aussi réduire à néant la décision du CNRA. 

Comment est-il possible que toutes ces personnes font la loi et piétinent tout le monde ? 

La chose la plus invraisemblable, la plus sidérante, c’est la présence au sein des CAE d’une équipe de juristes français qui font le travail des magistrats des CAE. Ce sont les vrais juges du Président HH. 

Un juge c’est un magistrat indépendant et impartial mais si ce juge voit une autre personne prendre en charge son travail d’analyse et lui préparer des réponses prêtes. Il n’est plus le juge, il sert tout simplement de faire valoir. Les vrais juges du Président Habré, c’est l’équipe d’Elise le GALL constituée de 13 juristes qui ont pris en main ce procès, préparant les réquisitions du Parquet mais aussi celle de la Chambre d’Instruction.

C’est cette équipe qui décide de tout et les juges exécutent. Il s’agit de :


·     Mme ELISE LE GALL,

·     MARIE BARDET,

·     DORINE LLANTA,

·     HAUMOND NELLY,

·     PIERRE OLIVER MANCEAU,

·     AUDE BREJON,

·     ASTRID DIETRICH,

·     VALENTIN LORET,

·     MARIE LUGAZ,

·     CALIRE MAGNOUX

 

Cette équipe est celle qui donne les réponses aux juges des CAE, c’est la cheville ouvrière, ce sont les commandos extraordinaires. 

L’Afrique juge l’Afrique nous a t-on dit ? Honte et déshonneur à la soit disant justice africaine.

  

La Défense du Président Habré

 

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