Les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) ont fait un séjour au Tchad durant lequel, les juges ont procédé à « des auditions de présumées victimes directes ou indirectes » comme indiqué dans le communiqué. Deux autres missions d’audition sont prévues d’ici la fin de l’année par les Chambres Africaines. Des auditions de personnes, cela veut dire tout simplement que des personnes viennent déposer plainte.


Deux remarques importantes:


Première remarque
: c’est après 75 jours d’emprisonnement du Président Habré que des plaintes sont recueillies par ces auditions, on peut se demander sur quelles bases a-t-on arrêté le Président?


Seconde remarque
: le programme sur l’année 2013 des juges des CAE prévoient deux autres missions d’auditions autrement dit d’enregistrement de plaintes, le travail d’enquête sur ces auditions n’a pas encore commencé. Comment vérifier des faits remontant à 33 ans, quand les juges ont recours à des agents de sécurité d’état partiaux, à savoir le Sénégal et le Tchad dans l’enregistrement des auditions, mais aussi dans la conduite future des enquêtes pour vérifier les déclarations des plaignants auditionnés.

La défense du Président Habré a été étonnée de constater que les CAE ont recruté un journaliste présenté comme expert (un seul) connu pour son engagement à travers des ouvrages et articles de presse contre le président Hissène Habré, pour les éclairer sur l’histoire politique des guerres au Tchad. A titre de comparaison, les autres tribunaux internationaux ont constitué un collège d’historiens, politologues pour avoir un éclairage aussi objectif que possible.

De nombreuses personnes ont signalé les défaillances au niveau des traductions. Là aussi, les CAE ont oublié que l’arabe est aussi la langue officielle du Tchad. Sur place, les juges se sont contentés d’interprètes des services de sécurité tchadiens : un travail douteux et non objectif, ce parti pris sera encore plus évident lorsque le travail d’enquête commencera, les questions des juges et les réponses seront revues et corrigés par des interprètes subjectifs.

La conduite de cette mission a déjà mis en lumière un travail bâclé, totalement hors des normes d’exigences et des conditions de recevabilité pour les auditions. Comment des juges ont-ils pu accepter que des commissariats de police (symbole de la répression du régime de Déby) soient un lieu de convocation et d’audition de plaignants ? Ils ont, par cette attitude, montré leur connivence avec le régime de Déby, pire, une complicité entre des juges et des agents de la police politique, a été exposée aux populations.

On aura compris que l’objectif visé n’est pas de faire un vrai travail de juge d’instruction qui recueille des plaintes dans des conditions d’indépendance, et qui, ensuite entame un travail dans d’enquête à charge et à décharge sur ces plaintes pour que la vérité soit connue de tous. Ce qui a été conclu entre Macky Sall et Idriss Déby, c’est faire semblant, dérouler un processus judiciaire totalement vicié et illégal, loin du Sénégal, fait de complicités entre des agents de la police politique et des juges d’instruction mais dont on se saura assurer par un superbe budget de communication, un large relai médiatique.

Aux termes de cette mission, au Tchad, le copinage entre les juges des CAE, le ministre de la justice du Tchad et les hommes du régime de Déby a donné le ton de cette honteuse mascarade, grand dîner au restaurant, etc… ».

Par la Cellule de Communication du Président Hissène Habré 

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