Docteur Nahor NGAWARA, médecin politicien, coordonnateur de groupes armées, affirme avoir fait un faux diagnostic en soignant feu Idriss Miskine : Il est désormais impliqué dans la mort d’Idriss Miskine.

 

Ce mardi 17 novembre s’est présenté à la barre, le docteur Nahor NGAWARA, très connu au Tchad, pour avoir été pendant longtemps directeur de l’hôpital central de N’Djamena, précisément de 1981 à 1990. Il est venu comme témoin à charge pour parler de ce qu’il dit savoir, de ses activités, de son engagement politique contre le régime Habré. Descente dans les neurones politiques du docteur Nahor, un homme dangereux sans conteste, dont le cerveau est totalement bouffer par la politique et non par les valeurs professionnelles et le respect de son sermon d’Hippocrate.

 

Suivons sa déposition tortueuse et inquiétante : 

Affaire Idriss Miskine :

Première version : "On m’a appelé au chevet de Miskine chez Oumar Adamou, je suis arrivé, il y avait aussi le docteur Amara Touré, on a constaté qu’il avait de la fièvre, il convulsait et avait une paralysie partielle. Nous avons diagnostiqué un neuro palu. On l’a mis sous antibiotiques puis on lui a administré un traitement anti-méningite et antiépileptique. Je voulais l’amener à l’hôpital mais les gens se sont opposés, donc nous l’avons soigné sur place. Nous sommes restés à son chevet jusqu’à 21h, il allait mieux. Nous sommes rentrés à la maison pour nous reposer. A 3 h du matin, on nous a rappelé car son état s’est dégradé, nous sommes arrivés, on lui a fait des massages cardiaques, mais on n’a pas pu le réanimer, il est décédé. J’ai questionné sa femme Mme Khadija DAGA sur ce qui s’est passé durant notre absence. Elle m’a dit avoir fait boire de l’eau bénite ou "almi Ketib" (terme utilisé par Nahor dans sa déposition) à son mari." Idriss Miskine était dans le coma donc c’est par force que sa femme lui a fait ingurgité ce liquide. Par rapport à cette première version des questions précises lui a été posées. Qui sont les personnes qui ont refusé de faire transporter Idriss Miskine à l’hôpital ? Est-ce que ce sont les autorités ou d’autres personnes ? Réponse : Ce sont ses amis et sa famille, pas les autorités. Autre question : Est-ce que des autorités sont intervenues pendant les soins prodigués à Idriss Miskine ? Non, personne n’est intervenu. Qui vous a appelé au chevet d’Idriss Miskine ? C’est Ali Djalbor qui m’a téléphoné, quand je suis arrivé, le docteur Amara Touré était déjà là." Seconde version : "En fait, moi docteur Nahor, j ai fait un faux diagnostic et établi un faux certificat médical, pour moi Idriss Miskine n’avait pas un neuro palu, on n’a pas fait d’autopsie, j’ai pas fait d’analyse toxicologique, mais je soupçonne un empoisonnement !" Incroyable !

 

Toute la salle du palais de justice n’en revient pas, à peine avait -il terminé sa première version, qu’il enfile une autre à l’extrême de ce qui venait d’être expliqué, tous les regards se sont faits insistants sur le personnage à la barre : un médecin qui a administré des médicaments antipaludéen, anti-méningite, antiépileptique à Idriss Miskine dans le coma, tout en sachant ou en tout cas en doutant du fait que ces médicaments correspondaient à son cas, c’est ce qu’il explique en parlant de faux diagnostic. Le docteur Nahor NGAWARA a t-il soigné normalement Idriss Miskine ou bien les soins non appropriés à son cas qu’il lui a, néanmoins, donné, ont contribué à sa mort ? N’y a t-il pas là une non assistance aussi à personne en danger ? 

Autre question importante 

le docteur Nahor est un opposant féroce au pouvoir de Hissein Habré, il est un opposant agissant dans la clandestinité, la façon incroyable qu’il a soigné Idriss Miskine, fait planer un soupçon d’un traitement politique de ce malade, on peut soupçonner qu’il a agit en tant qu’opposant et non médecin. Aujourd’hui, son exploitation de cette histoire à des fins politiques dans ce procès, apporte des éléments qui accréditent l’existence de calculs politiques dans cette affaire. Son action de faux diagnostic, faux certificat médical reconnus et expliqué par lui même, est déjà un acte délictuel, comme l’a bien expliquée l’un des avocats d’office.

 

Ensuite, le docteur Nahor a donné des médicaments sans se préoccuper de savoir s’il n’aggravait pas le cas du malade, après avoir fait cela ,il vient dire à la barre que cela ne correspondait pas au cas du malade. Il est désormais impliqué dans les circonstances de la mort d’Idriss Miskine. Son statut d’opposant au régime de Habré, agissant dans la clandestinité et occupant une position stratégique comme médecin, directeur de l’hôpital général de N’Djamena, peut susciter des interrogations importantes sur son comportement au chevet d’Idriss Miskine, homme important du régime Habré. L’opposant qu’il est, est appelé à soigner un des hommes les plus importants du régime Habré qu’il combat avec acharnement. On peut aussi faire remarquer que le docteur Nahor a bien masqué et trompé son monde, ses relations, ses connaissances dans la ville de N’Djamena où il était reçu un peu dans tous les milieux, alors qu’il était un opposant féroce au régime du Président Habré. Pensez-vous que M Ali Djalbor aurait décroché son téléphone pour solliciter le docteur Nahor s’il savait son engagement contre Idriss Miskine, un des plus fidèles compagnons du Président Habré et pensez-vous que Oumar Adamou aurait laissé entrer le docteur Nahor pour soigner Idriss Miskine s’il savait toute la haine dissimulée en cet homme à l’égard du pouvoir dans lequel Idriss Miskine était un des hommes clés ? Jamais au grand jamais ! Autre chose très importante, on peut aujourd’hui s’interroger à juste titre sur la carrière médicale du docteur Nahor au sein de cet hôpital central de N’Djamena de 1981 à 1990, dans une position stratégique d’un pays en guerre, avec beaucoup des demandes de soins d’urgence de toutes sortes. Et se trouve un homme politique agissant contre un régime dans la clandestinité et positionné au sein d’un centre névralgique comme l’hôpital. Les guerres du Tchad ont montré des médecins criminels qui ont amputé des dizaines de militaires des FAN par engagement politique à l’hôpital d’Abéché. A Ndjamena, pendant la guerre de N’Djamena de nombreux médecins, infirmiers, sage femmes ont délibérément par engagement politique causé et provoqué la mort d’hommes, de femmes enceintes, de nourrissons etc. Il est important de se questionner sur l’attitude du docteur Nahor. Dans la salle, tous les magistrats ont regardé par dessus leurs lunettes, cet homme sinistre, sombre qui a dévoilé une facette très inquiétante de sa personnalité. Avez-vous été en contact avec une autorité politique qui a proféré des menaces contre vous sur la façon de soigner feu Idriss Miskine ? Non, a t-il répondu.

 

Comment expliquez- vous la violation de votre serment d’Hippocrate ? Crise de nerfs du docteur Nahor.

 

 

Affaire de l’arsenic.

 

Le docteur Nahor a raconté aussi une histoire invraisemblable. "Bichara Chaïbo est venu me demander de l’arsenic pour empoisonner des opposants". Quelle preuve peut-il apporter ? Aucune, il dit avoir catégoriquement refusé et qu’il a constaté que l’armoire a l’arsenic a été fracassée, quelques jours plus tard, et que les boîtes d’arsenic auraient disparu. Aucune preuve n’est avancée. Bichara Chaïbo décédé, Nahor peut mentir comme il le souhaite. On peut parfaitement poser l’hypothèse d’une mise en scène de la part de l’opposant qu’il est, au vu de ce qu’il a fait dans la mort d’Idriss Miskine. Cet homme est dangereux définitivement. Nahor a ensuite embrayé en disant : " Hissein Habré s’en est pris au corps médical, à des médecins, des infirmiers visés et exécutés comme le docteur DEM et le docteur Noukouri ".

 

Question d’un des avocats d’office :" Vous dites que Hissein Habré a fait tuer ces médecins et qu’il s’en est pris au corps médical ? Dites-nous comment cela s’est passé ?

 

Alors, le docteur Nahor déclara devant son micro : "Ils sont morts lors des combats à Faya Largeau dans la guerre contre le GUNT". Mais alors, qu’est-ce que vous racontez ? Tout d’abord, ce ne sont donc pas des médecins exerçant leur métier qui sont morts, ensuite, ce sont des médecins qui sont devenus des hommes politiques, qui ont pris des armes, combattu, tué des gens et qui ont été tués." On se rappelle que la même intox avait été tenté au sujet de Saleh Gaba, que les gens ont finalement qualifié de "journaliste à la kalachnikov". Complètement affolé et réalisant son lapsus, il eut le culot de dire à la Cour : "Je n’ai pas dit cela !" Murmures dans la salle, tout le monde avait bel et bien entendu ses propos." Alors, il s’est accroché aux conversations qu’il avait eu avec l’épouse de Noukouri. Le Président Kam l’interrompt et le recadre : "Les ouï dire n’ont pas leur place, parler de ce que vous avez vécu, pas de ce qu’on vous a raconté ".

Le docteur Nahor NGAWARA implique le docteur Amara Touré dans l’affaire Miskine.

 

 

En racontant les circonstances de son intervention pour soigner Idriss Miskine , le docteur Nahor a évoqué, tout de suite, la présence du docteur Amara Touré, et tout au long de sa déposition ,il a sans arrêt cité le docteur Amara Touré qui était à ses cotés. Il a aussi, lors de la décision de donner les médicaments, impliqué et cité le docteur Amara Touré : " On a fait cela, on a décidé " expliquant à la Cour que le docteur a totalement approuvé ce qu’il a fait. A partir du moment où le docteur Nahor vient dire à la barre que ce qu’il a fait ne correspondait pas au cas de feu Idriss Miskine, qu’il a établi un faux diagnostic et donc il reconnait avoir appliqué un mauvais traitement . La question que tout le monde se pose est la suivante : le docteur Amara Touré est-il d’accord avec cette histoire racontée par Nahor, l’impliquant et faisant croire à une action commune et coordonnée avec lui ? Le docteur Amara Touré est aussi interpellé en tant que médecin dans son analyse du cas de Idriss Miskine ? Le docteur Touré est interpellé aussi devant l’histoire, devant Dieu, et par rapport à sa conscience personnelle mais aussi de sa conscience professionnelle face à des manœuvres d’un opposant déguisé en médecin et qui cherche à le salir mais aussi à l’impliquer dans la mort d’un homme . Pour finir, soulignons, aussi, les insinuations du Docteur Nahor qui a dit, en réponse, devant la Cour qu’après la mort de Miskine, Oumar Adamou a été nommé maire adjoint ; "excusez moi de ne pas faire le rapprochement , a t-il commenté avec ironie" On ne connait jamais véritablement quelqu’un dit-on. C’est une grande vérité pour le docteur Nahor qui a jeté son masque en entrant dans la salle n 4 du palais de justice.

 

Dés la fin de son audition, les commentaires ont fusé de partout dans la salle, les uns plus violents que les autres : "Ce type ne doit plus exercer la médecine. Qui va encore aller se faire soigner par ce type, c’est un homme très dangereux ? Ce sont les médicaments qu’il a donné qui ont dû provoquer la mort du malade ? Si j’étais de la famille Miskine, je porterai plainte contre lui." "Il a une capacité de dissimulation extraordinaire, et a pu occuper cette place de DG de l’hôpital pendant tout le régime Habré, tout en haïssant ce régime, il faudrait une commission d’enquête sur tous les gens qu’il a eu à soigner et les actes qu’il a posé." "Il a réussi à tromper la DDS, en entretenant des bonnes relations avec de nombreux responsables du régime. Etc. "

 

Quelqu’un rajoute : " en 1998, il a pris des otages français ,4 touristes dans la zone de Sarh "etc. etc. Ainsi donc, s’est terminée l’audition de Nahor qui, sans arrêt, a respiré avec force, se grattant mille fois le crâne dégarni, plissant en continuité des yeux, mal à l’aise en permanence. Cette audition mettra définitivement fin à sa réputation de médecin, et l’a désormais totalement impliqué dans la mort d’Idriss Miskine, lui, qui s’est précipité de N’Djamena pour venir y impliquer le Président Habré. Remercions le Tout Puissant, le Tout Miséricordieux ! De l’avoir mis à nu.

 

Source média Habré.

 

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