LE DUO DEBY-MACKY SALL EXTIRPE L’AVOCAT EL HADJ DIOUF DE LA DEFENSE DE  HABRE, TOUT SUR UNE OPERATION MAFFIEUSE. 

 

1.LE POURQUOI UNE OPERATION ?

Tout d’abord, l’environnement autour de l’affaire Habré n’est pas favorable à la coalition internationale qui se trouve cernée par des questions juridiques importantes et qui sont, aujourd’hui, bien comprises par l’opinion.

 

Il s’agit de la question du faux fabriqué par Mme Aminata Touré, ex Ministre de la justice (convoquée devant le Juge le 8 janvier 2015), du recours des Avocats de Habré auprès de la Cour Suprême, bloqué depuis plus d’un an pour empêcher le Conseil Constitutionnel de statuer sur la légalité des Chambres Africaines.

 

S’ajoute à ces questions juridiques cruciales, le refus de collaborer du Tchad qui a totalement anéanti le schéma peaufiné par les ennemis du Président HH. Tous ces éléments ont amplifié le désarroi des comploteurs et décrédibilisé l’action des juges des CAE, désormais, perçue comme étant partiale et orientée exclusivement contre le seul Président Habré. Le Sénégal perdrait totalement la face en engageant un pseudo procès où seul le Président Habré serait tenu de comparaitre. Un état des lieux affligeant au regard des principes démocratiques qui doivent être à la base de toute action de justice.

 

Les autorités sénégalaises ont été étonnées de la résistance du camp Habré. Aussi, n’ont-elles cessé de chercher les voies et moyens de casser cette résistance. On a ainsi relevé des menaces directes contre les avocats, particulièrement Maitre François SERRES, puis contre Mme Habré à cause de ses lettres au Président Macky Sall.

 

Le duo Macky-Deby a uni ses forces pour réussir un coup qui leur permettait d’affaiblir la défense. Idriss Deby a aussi un compte à régler avec Me Diouf qui n’a eu de cesse de le traiter de criminel, de crier sur tous les toits que c’est lui qui méritait d’être à la place du Président HH, car c’est le plus grand tueur de l’histoire du Tchad. Alors, le voir, à ses pieds, cela peut flatter son égo.

 

2.LE DEROULEMENT DE L’OPERATION

 

Oumar DEBY ITNO, frère d’Idriss DEBY, Directeur de la Réserve Stratégique et le Directeur de cabinet d’Idriss DEBY, Hassan Elimi TCHONAI sont à Dakar pour mener les négociations. Coté Sénégalais, c’est le Président Macky Sall et son cabinet qui sont à la barre, leur rôle est déterminant, en jouant les intermédiaires entre Diouf et Deby, ils ont servi de garantie aux deux parties. Les négociations n’avaient aucun autre contenu que celui de voir les conditions pour son retrait de la défense.

 

Il est important de signaler que les contacts ont commencé bien avant le Sommet de la Francophonie. Le Directeur de Cabinet de Macky Sall qui avait fait le voyage express Dakar-Ndjamena par vol spécial, la veille du Sommet, informait aussi Deby que l’affaire Diouf évoluait très positivement.

 

Maitre Diouf est informé directement par la Présidence sénégalaise de la nécessité de sceller les négociations; que le frère de Deby, Oumar Deby Itno, est à Dakar dans le cadre de cette affaire. Me Diouf le rencontrera à deux reprises avant l’arrivée d’Idriss Deby pour le Sommet sur la Paix et la Sécurité.

 

Le Mardi 16 décembre 2014, la Présidence sénégalaise appelle Me Diouf et le met en contact avec le Directeur de cabinet de Deby, Hassan Elimi Tchonai. Ce dernier rencontre Me Diouf ce même mardi à 13h et lui fixe un rendez-vous le soir pour sceller le virage à 180° de l’Avocat El hadji Diouf. Selon nos informations, le Directeur de cabinet de Deby a exigé de faire une photo avec Diouf lors de la remise du solde pour la montrer à Deby mais aussi et surtout avoir une preuve en mains.

 

Le lendemain, mercredi 17 décembre 2014, c’est un véhicule de la Présidence sénégalaise qui ira chercher Diouf chez lui à deux reprises. D’abord à 8H00, mais comme Idriss Deby dormait toujours, on ira à nouveau le chercher à 10h pour la rencontre qui a bien eu lieu. Me Diouf est arrivé à bord d’un véhicule de la Présidence sénégalaise accompagné du Directeur de cabinet civil de Macky SALL, Mackhtar CISSE.

 

Pendant tout ce temps, des contacts bien avant le Sommet de la Francophonie aux jours qui ont précédé la rencontre, c’est-à-dire ses contacts avec le frère de Deby, avec le Directeur de cabinet de Deby, Me Diouf n’en a pas informé son client, le Président Habré. Une semaine après sa rencontre avec Deby, il ne s’est toujours pas rendu auprès de son client pour information. Son choix était fait, il passait dans l’autre camp.

 

C’est quand le journal « Le Témoin » a sorti l’info de la rencontre et que le journaliste a souligné « que  Maitre Diouf, plusieurs jours après la rencontre n’avait toujours pas rendu compte à son client » qu’il s’est précipité à la prison, plusieurs jours, après sa rencontre avec Deby. Le Président Habré a refusé de le recevoir.  

  

3.LES EXPLICATIONS BOITEUSES DE L’AVOCAT

 

« Pourquoi j’ai accepté d’aller rencontrer Deby ? Je peux le faire sans consulter mon client parce que je suis un grand avocat !! ».

 

L’avocat nous dit que pour lui, Idriss Deby est devenu l’ennemi des CAE, parce qu’il a refusé de collaborer, et qu’il a demandé à ces dernières le remboursement des frais payés par le Tchad pour le séjour des juges lors des commissions rogatoires.

Et par transitivité, Idriss Deby ennemi des CAE, les CAE étant les ennemies du Président Habré, alors l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Résultat : Deby est devenu l’ami de Habré !!!
 

Les contorsions intellectuelles de l’Avocat sont conformes à sa position de trahison. Ce raisonnement va à l’encontre de la position de la défense exprimée clairement lors de nombreuses conférences de presse. Partant de cela, l’Avocat ne devait pas se soustraire d’un aval de son client pour aller chez l’ennemi.
 

L’avocat qu’il est, ne peut modifier à sa guise la position de son client et aller le vendre ou se vendre à l’ennemi. Un Avocat ne peut prendre langue avec  une partie prenante ennemie dans une affaire à l’insu, sans aval et sans mandat de son client.
 

Idriss Deby représente l’Etat tchadien profondément impliqué dans le processus judiciaire, initiateur d’une commission d’enquête contre le Président Habré, organisateur et financier des ONG et associations diverses, financier du procès, et impliqué dans des opérations financières en direction des autorités sénégalaises pour les motiver dans l’affaire Habré, il apparaît comme le premier parrain du singulier procès. Quel est le fait nouveau survenu pour convaincre et faire accepter la théorie de « Deby l’ami » ? Il n’y a aucun élément nouveau.
 

4.LES MOTIVATIONS DELIRANTES DE L’AVOCAT.

 

« Je suis parti négocier la libération immédiate de mon client ». C’est vraiment pathétique ! Est-ce Deby qui a fait enlever et emprisonner le Président Habré ? Non ! Celui qui est responsable de ce kidnapping, c’est Macky SALL. Qui peut l’ignorer !

 

« Je ne dirai jamais le contenu de mon entretien avec Deby ! ». Après avoir crié sur tous les toits, qu’il a été à cette rencontre pour les intérêts de son client, après avoir invité les journalistes à se rendre à son point de presse pour leur dévoiler le contenu de la rencontre, Diouf a finalement lâché : « Vous ne saurez jamais ce qu’on s’est dit avec Deby ! », en fait, c’était une astuce pour avoir le maximum de journalistes à son point de presse.

 

Mais de quoi pouvait–il parler sinon des conditions financières de sa trahison ? Qu’est-ce qu’il y a chez Deby ? A part, les pétrodollars détournés des caisses de l’Etat tchadien pour essayer de circonscrire sa peur.

 

Dans l’entourage du clan Deby, mais aussi chez les caciques du MPS, parti-Etat au pouvoir, un montant est même avancé, on parle d’un montant de 300 millions payé en deux tranches, la moitié par Oumar Deby Itno et la seconde à l’arrivée d’Idriss Deby par le Directeur de cabinet, Hassan Elimi Tchonai.

 

5.MACKY SALL ET DEBY UNISSENT LEUR CAPACITE DE NUISANCE POUR LA PROMOTION DE LA CORRUPTION.

 

C’est bien ce qui s’est passé ! Sont apparues au grand jour, les faces hideuses des deux Chefs d’Etat pataugeant dans les eaux boueuses de la mal gouvernance, de la corruption mais aussi celles des deux hommes politiques prêts à tout pour agir de manière déloyale, maffieuse pour écarter ceux qui les dérangent.

 

Dans ce bras de fer d’apparence judiciaire, les armes sont inégales. La défense fait face à une coalition internationale constituée de la France, par ses médias et réseaux françafricains, des ONG, mercenaires appointés, mais aussi du Tchad dont les caisses de l’Etat sont vidées au profit d’une classe politique sénégalaise avide, cupide et déterminée à pomper le maximum. Mais encore de la Belgique et de son corps diplomatique toujours assoiffé, du consortium dont le rôle consiste à essayer de soulever tout un pays contre le Président Habré.

 

Alors me diriez-vous, pourquoi avec cette logistique impressionnante, ces réseaux multiples, ces milliards déversés, pourquoi la peur est toujours dans leur camp ? Pourquoi agir avec tant de déloyauté ? Pourquoi corrompre un Avocat pour le faire quitter la défense ? Pourquoi sont-ils incapables d’agir en respectant la justice, ses principes et ses règles ?

 

Macky Sall et Deby ont bel et bien pris en otage le processus pseudo-judiciaire enclenché par leurs magistrats des CAE. On a vu ainsi des juges–soldats obéissant aux ordres de l’Exécutif sénégalais, mais aussi des juges qui se sont laissés tenter par Deby qui les a entrainés dans la dépendance financière synonyme de subordination.

  

6.QUELLE SANCTION POUR UN ACTE DE CORRUPTION D’AVOCAT ?

 

Dans le cas d’espèce, Idriss Deby, au point de discrédit où il est, personne ne s’en occupe vraiment. Que serait-il devenu sans l’argent du pétrole ? On a vu ce qu’est devenu, l’homme qui jetait, aux quatre coins du monde, l’argent du peuple libyen, pour satisfaire ses délires. Quant à Macky Sall, la sanction viendra, par sa chute en 2017.

 

7.DIOUF AVAIT-IL LA CAPACITE D’ORGANISER, DE PENSER LA DEFENSE DU PRESIDENT HABRE TOUT SEUL ?
 

Si certains tocards l’ont pensé, alors, ils verront de leurs propres yeux, comme on dit. Que deviendra l’avocat qui a fabriqué sa carrière sur la défense du Président Habré ? Il lui faudra désormais travailler seul, ne pas profiter allègrement du travail des autres pour relancer une carrière désormais entachée par un acte de trahison et de corruption très grave.

 

Il a déclaré à son point de presse : « Je continuerais à le défendre et je vais créer un comité pour lutter contre les CAE car elles sont illégales. ». Ultime  tentative pour une sortie de scène qu’on veut honorable ? Ou bien, petite stratégie pour se protéger contre les sifflets et quolibets qui l’attendront aux coins de la capitale sénégalaise ?

 

8.Le Conseil de l’Ordre des Avocats, selon ses statuts, doit se saisir de cette affaire et traduire Diouf devant la Chambre Disciplinaire.

 

En France, une affaire pareille équivaut à une radiation immédiate du barreau. Mais nous sommes en Afrique, et au Sénégal, où désormais Diouf est dans le camp de la coalition internationale dont les mots d’ordre d’action sont : abus, arbitraire, illégalité,  agression verbale, corruption, donc ne rêvons pas les amis !  Ni les décisions de justice, ni les interventions médiatiques de Diouf n’ont empêché Macky Sall d’avancer, aveuglé par les pétrodollars de Deby et par sa soumission aux mots d’ordre des pays étrangers, et aussi par ses intérêts politiques bien compris. Rien ne l’a fait reculer, persuadé comme il le dit souvent « d’avoir tous les leviers étatiques entre les mains et par conséquent n’avoir peur de rien et être à même d’écraser tout le monde. ».  Mais c’est du Deby tout craché ! Qui se ressemblent s’assemblent !

  

Dans la mythologie africaine, la trahison est une malédiction. A méditer …

 

Par Nassour Abdourahmane

 

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