“ De 40.000 morts, aujourd’hui, on nous parle plus de morts mais de viol pour atteindre la dignité de l’homme qui est considéré comme le dernier résistant de l’Afrique “

 

« Monsieur le président, vous serez transporté dans l’histoire par rapport à la décision que vous allez rendre. Et j’espère que vous allez nous amener avec vous vers la destination de la liberté, en s’armant de votre courage », c’est la déclaration de Me Abdou Gning. Un des avocats de Hissein Habré, il plaidait sur les obstacles et contrevérités notés dans les témoignages et documents apportés comme preuve par le Parquet général, qui a déjà requis la perpétuité contre Hissein Habré.

Toujours sur la même lancée, Me Abdou Gning a rappelé au juge son rôle. « Monsieur, le président, le Parquet général est le seul maitre des poursuites mais vous êtes le seul maître du jugement à rendre » sur ce procès tant attendu par l’humanité toute entière, notamment les Tchadiens.

 

Et de poursuivre : « Monsieur, le président, au début, on nous parlait de 40.000 morts. On nous parlait de 80 veuves. Mais aujourd’hui, on ne parle plus de ce nombre de morts et de veuves mais on nous parle de viol. On vous parle de prostitution pour donner naissance prétendument à des actes de tortures, de crimes contre l’humanité et crimes contre l’humanité. On constate avec vous que c’est parce qu’on cherche à atteindre la dignité de l’homme qui est considéraient par certains le dernier résistant de l’Afrique ».

 

Auparavant, Me Mounir Bilal a campé le débat. « L’accusation se fonde sur l’existence d’un décret présidentiel qui avait été pris à l’époque par le président Hissein Habré. Ce décret porte sur la création de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) ».

 

Par rapport à ces accusations, il y a lieu de poser la question de droit par rapport à la crédibilité des éléments de preuve, notamment des témoignages et autres documents qui seraient retrouvés au niveau de cette direction de la documentation et de la sécurité.

 

Un autre problème de droit essentiel va se poser. Il est relatif à la responsabilité personnelle, individuelle ou personne du président Hissein Habré. C’est-à-dire, dans quelle mesure, s’il y a eu une exaction ou une exaction sommaire. Dans quelle mesure, il y a eu tel ou tel autre acte de torture, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre.

 

« Tout ceci pourrait être juridiquement rattaché à la personne du président Hissein Habré pour le condamner au titre de ces chefs d’accusation fallacieuses », a-t-il soutenu.

 

Abdoul Aziz DIOP

senxibar.com

 

616 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire