Mesdames Messieurs les invités. Mesdames Messieurs les journalistes.

 

Tous les observateurs qui suivent l’évolution de la situation socio politique de notre pays et qui avaient émis des craintes et ceux qui avaient prédit des scénarios catastrophes sont arrivés au même résultat : le Tchad s’est tout simplement arrêté. Cette fois ci, la politique de dissimulation, du mensonge, des slogans factices du genre Tchad émergeant, horizon 2025 etc. ne prend plus; même les spécialistes dont le rôle était de masquer les tares d’un Idriss Deby finissant sont à bout de souffle. Ils se sont rendus à l’évidence : le navire tchadien est en train de prendre l’eau de toute part. Ayant jeté l’éponge, ils se sont résolu à se poser la même question que tous les autres tchadiens : où est ce qu’on va maintenant?

 

La réponse, nous de la société civile l’avons ; nous avions sonné l’alerte et ce n’était pas pour rien que nous avions demandé la mise hors jeu des élections présidentielles de cet individu dont nous étions certains qu’il nous conduirait vers l’abîme dans lequel nous sommes entrain de tomber actuellement : le pays a touché le fond au point où en ce moment, il existe des fonctionnaires honnêtes qui ont rendu d’éminents services à l’État et qui se retrouvent avec femmes et enfants soit dans une école désaffectée, soit provisoirement chez un parent soit carrément dans la rue parce qu’ils n’avaient pas pu payer leur loyer ; il est évident que parler en ce moment d’inscrire les enfants à l’école est  devenu un luxe auquel aucun fonctionnaire normal ne peut se permettre parce qu’il faut penser d’abords à leur nourriture. Nos étudiants dont le sort est lié à celui de la situation salariale de leurs enseignants peuvent dire adieu aux études ; ceux dans les universités et les écoles professionnelles à l’étranger n’ont pas d’autres ressources que de plier bagages et rentrer au pays à l’image des élèves tchadiens de l’école de télécommunication du Niger à qui la Ministre de tutelle à avoué sans sourciller qu’il n’y’aura désormais plus de bourse, il n’ya pas d’argent et le Ministère des télécommunications qui avait pourtant envoyé ces étudiants ne peut plus s’en occuper.  On connait également ce qui est advenu de l’argent (900 000 000) apporté pour soit disant régler la crise des étudiants de 2IE de Ouagadougou : cet argent avait tout simplement été retourné à N’Djamena et a été distribué entre les membres de la délégation et Idriss Deby. Il n’y’aura donc plus de reprise pour les élèves tchadiens de cette prestigieuse école inter états.

 

73% des foyers à Ndjamena font un repas tous les deux ou trois jours et beaucoup d’habitants ont tout simplement quitté la ville. Au marché central de Ndjamena, obtenir la monnaie de 5 000 f est devenu impossible, il n’y’a pas d’argent et les commerçants en sont réduits a grignoter sur leur maigre capital faute de clients. L’habitant de Ndjamena qui, après avoir obtenu 1000 f CFA ,résultat de sa sortie matinale en moto et qui s’empresse d’aller faire bouillir la marmite pour les enfants est quelque fois arrêté et racketté en chemin par la police ; cette police dont les agents n’avaient pas été payés eux aussi n’hésite pas à se rabattre sur les citoyens, amplifiant du coup la colère qui est en train de se généraliser inexorablement .Les compatriotes des provinces vivent une période de famine déclarée et aucune autorité n’a daigné en parler officiellement. Heureusement que la pluviométrie, assez bonne cette année a permit a certains qui avaient cultivé de s’en sortir relativement bien mais le fait qu’ils se soient prématurément rué sur les épis pas encore très mûrs en dit longs sur leur situation. Quand aux autres, le creusage des fourmilières pour recueillir les maigres graines accumulées par ces insectes continue à constituer leur activité principale.  .

L’administration n’existe plus dans le pays et parler d’une économie pour le Tchad parait déplacé tant tout ce qui caractérise ces notions n’est visible nulle part. Le pays tout entier est plus que jamais à la merci des groupes mafieux, véritables sangsues qui continuent malgré leurs immenses fortunes volées au peuple tchadien  à aspirer par des canaux situés en aval, les dernières recettes administratives qui auraient  échappé à leurs filets. Le réseau tissé par Salah Deby à la douane continue à fonctionner à la perfection et donc à pomper de l’argent pour la famille de Deby et celle de son épouse;

 

Pour ce qui concerne la Direction des impôts, les entreprises d’État préalablement arrachées à l’Etat par les parents de Deby au nom de la privatisation ne payent plus d’impôt parce qu’elles appartiennent désormais à des intouchables ; conclusion, rien ne tombe au trésor’ public qui continue à être désespérément vide  etc.

Chers invités !  

 

Si on ajoute à cela les fameuses mesures stupides concoctées par des individus collaborateurs de Deby dont l’amateurisme a causé bien des torts au pays, on est obligé de craindre le pire. De toute façon, les "économies" que ces fameuses mesures (si elles arrivent à être appliquées)  généreront, iront inévitablement grossir les fortunes de ses parents et beaux parents qui contrôlent en aval Le trésor public.

 

Quoiqu’il en soit, les travailleurs tchadiens ne sont pas prêts d’accepter de laisser Deby leur faire payer sur leurs maigres subsides l’enrichissement à coup de milliards de ses parents ponctionnés sur le bien commun qui a conduit à cette situation. Deby et ses parents se sont enrichis à plusieurs milliards en ruinant le pays et on demande aux fonctionnaires, aux décrétés et aux étudiant de payer la facture avec leurs maigres revenus déjà insuffisants ;  comme pour narguer la jeunesse qui avait déjà perdu tout espoir, le ministre de l’enseignement supérieur vient d’annoncer la suppression sans vergogne, des bourses des étudiants sur toute l’étendue du territoire national. si la cherté de vie programmée et entretenue  est déjà une action inhumaine, la prise de ces prétendues mesures est tout simplement criminelle. Il ne sert plus à rien d’énumérer les conséquences de la gestion calamiteuse  d’Idriss Deby ; retenons simplement que cette situation nous a édifié à plus d’un titre ;

Il est désormais clair que Deby n’a plus de solution pour le Tchad et qu’il est donc temps pour lui de passer la main.  Il ne sert plus à rien de nier l’évidence parce qu’il s’agit ici de l’avenir de tout un peuple ; de notre avenir. Il est désormais temps  de finir avec cette comédie en posant  les vraies questions dans l’optique d’un choix d’une solution radicale.

 

Face à cette situation donc, la C.T.D.D.H et les organisations alliées exigent solennellement de DEBY l’acceptation immédiate d’un dialogue inclusif en terrain neutre où toutes les composantes  politiques, politico militaires, les représentants de la diaspora et du gouvernement ainsi que ceux des jeunes, des femmes, des agriculteurs, des éleveurs, de la chefferie traditionnelle des artisans et des artistes.

 

Deby doit démissionner à cette  occasion au profit d’un gouvernement de transition dont la forme, la durée et les prérogatives seront définies par les acteurs en présence. Cette transition devant aboutir  à des élections transparentes. En cas de refus, la C.T.D.D.H se réserve le droit de recourir à des actions citoyennes de grande envergure ; a cet égard, la C.T.D.D.H demande à ses militants de rester mobilisés en vue de répondre au mot d’ordre qui leur sera éventuellement donné.

 

Nous avons le devoir de sauver ce pays parce qu’il nous appartient à tous.

 

Nous vous remercions de votre aimable attention !

 

Mahamat Nour Ibedou

Secrétaire Général de la C.T.D.D.H.

 

488 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire