Aménagement – Le rôle que peut jouer la Transsaharienne, qui traverse l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria sur près de 9 400 km, en termes économiques, alimente, depuis longtemps, les débats et parfois même les passions.

Conçue à l’origine pour promouvoir les échanges commerciaux et ouvrir une nouvelle voie de communication entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe via l’Algérie, la Transsaharienne est longtemps passée à côté des espoirs qu’elle avait suscités à son lancement.

Cette dernière n’enregistrant qu’un très faible trafic routier et commercial. Ainsi, selon le secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) Mohamed Ayadi, se fondant sur des statistiques de 2008, 80% du volume commerce de l’Algérie avec les pays membres du CLRT se font avec la Tunisie. Selon lui, «cela signifie que le flux d’échange routier n’emprunte pas l’axe central de la Transsaharienne reliant Alger à Lagos, mais les liaisons avec la Tunisie», relève-t-il. Dès lors le peu d’importance accordé à cette titanesque réalisation n’a eu de cesse de souffrir du manque flagrant d’un plan à même de lui permettre de devenir un important facteur de développement économique des régions frontalières. Cet état de fait semble d’autant plus alarmant qu’un peu plus de 200 milliards de dinars (environ 3 milliards de dollars) ont été consacrés par l’Algérie au parachèvement et au développement du tronçon de la Transsaharienne située sur son territoire depuis 2005, selon des données du ministère des Travaux publics.

Lancée effectivement au début des années 1970 avec la mise en chantier du tronçon El-Goléa – In-Salah en Algérie, elle avait pour objectifs essentiels le désenclavement de vastes régions sahariennes du Maghreb et du Sahel, l’intégration économique des pays traversés, mais aussi l’ouverture d’un corridor pour les pays Ouest africains sur les ports de la Méditerranée via le réseau routier algérien. C’est justement dans le souci de favoriser les échanges entreles pays du Maghreb, du Grand Sahara et du Sahel (Algérie, Tunisie, MaliNiger, Tchad et Nigeria) et de créer un climat favorable à un développement économique soutenu, que les dirigeants des six pays concernés ont lancé l’idée de ce projet panafricain au début des années 1960. Pour les initiateurs du projet, il s’agissait alors de mettre un terme à un très long processus d’appauvrissement, d’enclavement, et de sous-exploitation des richesseséconomiques et naturelles à la suite de plusieurs décennies, voire des siècles de colonisation.
Quarante ans après son lancement, il semblerait que tout reste encore à faire pour donner à ce véritable symbole de l’unité africaine son véritable sens. Le président Houari Boumediene ne l’avait-il pas baptisé lors de son inaugurationen ce 25 avril 1973 : «Route de l’Unité africaine».


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