Je voudrais d’abord faire une analyse sur la situation au Nord-Mali avant de conclure pourquoi le Tchad mérite bel et bien le prix de la paix Houphouet Boigny autant que la France. Au lendemain de la chute de kadhafi, certains experts du Sahel ont prédit que la liesse allait être de courte durée. La fin de son règne de 4 décennies a été accompagnée de la démobilisation de milliers de combattants touaregs lourdement armés.

Le conflit qui secoue le Mali depuis bientôt 2 ans a donné raison à ces experts. Les soldats touaregs, qui avaient eu maille à partir avec l’armée malienne à plusieurs reprises dans les années 60, 70, 80 et 90, ont repris du service dans le nord désertique du pays et ont réclamé l’indépendance de ce territoire, l’AZAWAD, un pays touareg.

Mal équipée, mal formée, l’armée malienne n’a pas tardé à perdre du terrain. Dans les semaines qui ont suivi, devant le chaos généralisé par un coup d’état de jeunes officiers renversant le président ATT, le MNLA, flanqué de groupes rebelles djihadistes, a pris le contrôle de tout le nord du pays. Le 6 Avril 2012, le MNLA a déclaré l’indépendance de l’AZAWAD. 3 mois plus tard, 2 groupes djihadistes, Ansar-Al-Dine et le MUJAO ont chassé le MLNA pour reprendre le contrôle presque total du Nord-Mali. Le MNLA a fui pour trouver un petit coin au Nord-est du Mali près de la ville de Kidal.

De nouvelles attaques des groupes rebelles djihadistes, le 7 janvier 2013, ont complètement changé la donne. 4 jours plus tard, le 11 janvier, des frappes aériennes des forces françaises ont permis de repousser les djihadistes. Certes, l’intervention rapide de la France était a’ saluer mais l’engagement de 2000 soldats tchadiens avec armes et bagages au Nord-Mali était a’ considérer. Pour rappel, le Tchad a perdu une centaine de ses fils dans cette bourgade du Nord-Mali (Même si officiellement on dit qu’il y a eu 37 tombés sur le champ d’honneur) pour repousser les djihadistes. En outre, il y’a eu presque 200 blessés. Ceci est un sacrifice énorme vu que le Tchad ne fait pas partie de la sous région (Afrique de l’Ouest). Pourtant l’Armée française a perdu que 5 hommes et 5 blessés. Comment l’Unesco se permet de discerner le prix de la Paix houphouet Boigny seul a’ François Hollande, président de la France et ignorer définitivement le sacrifice du Tchad. Ceci est simplement une comédie qui ne dit pas son nom.

A vrai dire, la France n’avait pas le choix. Il fallait empêcher les djihadistes de prendre Bamako ou’ vivent plus de 10 000 de ses ressortissants. En outre, ce n’est pas faire preuve de cynisme, toutefois, que de noter qu’en intervenant « daredare » au Mali, la France est entrain de ramasser les pots qu’elles a elle-même cassés en Lybie. En effet, les socialistes français avaient approuvés aveuglement l’offensive irréfléchie de l’ancien président Sarkozy contre le régime de Kadhafi. Ils en sont donc eux aussi responsables. En renversant Kadhafi par la force de Frappe et de passage détruisant toutes les infrastructures libyennes, la France et l’Otan ont pris le risque de déstabiliser toute la région du Sahel.

C’est exactement ce qui est arrivé. Les djihadistes sont pour beaucoup d’anciens mercenaires de Kadhafi en emportant les stocks d’armes pillés dans ses arsenaux. Ces groupes gangrènent maintenant toute la région. Et c’est de Lybie qu’est venu le commando qui a percé les barrages de sécurités des installations gazières de Tigantourine, dans l’est de l’Algérie. Et c’est aussi de Libye que le commando (qui serait supervisé par Mokhtar BelMokhtar declaré mort au Nord-Mali) a attaqué une caserne militaire au Niger tuant 24 soldats. Et ce n’est pas fini. Les djihadistes ont perdu quelques batailles mais pas la guerre.

J’ai aussi lu sur les colonnes de jeune-Afrique un dossier-choc sur les armées africaines sous le titre peu flatteur de « Pourquoi sont-elles si nulle? » Selon les auteurs, les armées africaines sont composées de « soldat de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inapte sous le feu ». Cela est le résultat des 7 péchés capitaux dont elles souffres: Un commandement incompétent, un service de renseignement négligé, une logistique défaillante, un équipement insuffisant, une corruption endémique, des gardes présidentielles toutes puissantes et un morale à Zéro.

Alors, pour affronter des groupes rebelles ou djihadites, en Somalie, au congo démocratique, au Mali ou ailleurs, les armées africaines sont a’ rebâtir. Le travail a commencé en Somalie où, depuis 8 ans, le gouvernement « légitime » reprend lentement le contrôle de la capitale grâce à l’appui financier et matériel de la communauté internationale et a’ la présence d’une force africaine de la paix. Au Mali, ce travail reste a’ faire. En Éthiopie, une cinquantaine de pays ont promis une aide de 455 millions de dollars afin de former l’armée malienne et de soutenir le déploiement d’une force africaine de maintien de la paix chargée de remplacer les forces françaises dans le Nord du Mali. Les forces ouest-africaines ont trainé le pied jusqu’à la libération du Nord-Mali pour venir « bouffer » l’argent de la communauté internationale. Alors que le Tchad était au devant de la scène.

Pour terminer, après que l’Unesco discerne le prix de la paix Houphouet Boigny uniquement a’ la France, Le « Machin » (comme disait General Degaule) de Ban-Ki moon opte pour un général Rwandais pour diriger la mission de la paix en ignorant carrément la contribution et sacrifice de l’armée tchadienne ou de FATIM. Le Tchad est perdant sur toute la ligne. La meilleure solution qui reste pour le Tchad c’est de retirer son armée du Nord-Mali. Après tout, le grand travail a été fait par les Forces armées nationales tchadiennes et il est grand temps de laisser les « grenouilles » (soldat ouest-africains) venir sautiller dans l’eau rendue douce grâce aux FATIM. Merci pour votre lecture et bonne journée.

Votre ami et frère,
programmeur et Webmaster,
Mahadjir.Fils
Amérique du Nord
www.enfantdutchad.com

 

 

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