«Des lobbyings se seraient constitués et nuisent, selon leur centre d’intérêt, à certaines têtes…»

 

Il ne se passe pas un jour sans que le Palais rose ne soit l’objet des commentaires de tout acabit, aussi bien des citoyens que des autorités elles-mêmes. Des commentaires, portant souvent sur des coups bas, des peaux de banane, des bâtons dans les roues, des délits d’initié, sont sur toutes les lèvres. Le rose est la couleur qui appelle à l’amour, à la bonté, à l’optimisme, à la joie. Mais comme tout ce qui est rose, le Palais rose est sous l’emprise de beaucoup de tentations, de médisances et des oiseaux de mauvais augure. Le palais présidentiel est rose de dehors mais, de dedans, l’obscurité est à son comble, donnant l’occasion à ceux qui le fréquentent de s’entredéchirer, de se tirailler pour rien que des intérêts égoïstes. Il vous souviendra un article intitulé «Déby découvre enfin les limites de Nadingar» publié sur un site Web et qui fait écho d’un malentendu entre le Premier ministre et le Chef de l’Etat, le 12 juillet dernier. Cet article relayait que lors d’une réunion sur les projets sous la tutelle de certains départements, tels que le ministère de l’Economie et du Plan, le Ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Environnement et des Ressources halieutiques et le ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, aurait renvoyé comme un malpropre le chef de gouvernement. Dans différents milieux de la vie publique comme privée, l’on faisait mention d’une trahison de haut niveau. Pour certain, ce serait une manœuvre d’un haut responsable de la Présidence destinée à maculer le Premier ministre. Ainsi, ces informations, à leurs yeux, n’étaient que des fausses rumeurs, des histoires montées de toutes pièces. Pour d’autres, il se serait passé des choses mais que l’on voudrait voiler la vérité. Chacun se paye le luxe de défendre avec acharnement sa thèse. Mais de toutes les manières, des pareilles situations contribuent au ternissement de l’image du Tchad.

 

 
© La Voix 
Le numéro de La voix en Kiosque

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des informations de cette nature provenant du Palais Rose constituent le centre des débats de bas étage. Ainsi, chaque jour, l’on entend des propos tels que «le chef de l’Etat a humilié tel ministre», «le chef de l’Etat a giflé tel autre», «le PR a renvoyé de la salle un tel». Ces informations ou intox, une fois diffusées, sont des véritables serpents de mer. Mais, l’on ne sait jamais qui les a mises en consommation. Toutefois, l’on accorde ses violons pour dire que tout est venu de la présidence. Des lobbyings se seraient constitués et nuisent, selon leur centre d’intérêt, à certaines têtes qu’ils entendent ainsi faire tomber. Le plus souvent tout se passe à l’insu de leur patron. Les actes que posent ces lobbyings ne sont ni des délits d’initié, ni des trahisons mais ils ressemblent fort à du sabotage et tout est dans l’intention de nuire. Des plaintes sont souvent enregistrées au sein des membres du gouvernement. Ces derniers initient des projets de décrets qui sont le plus souvent renvoyés, tout simplement parce que certains gros bonnets de la présidence entendent imposer aussi les leurs. Ainsi, certains membres du gouvernement sont souvent à couteaux tirés avec l’équipage présidentiel. Des échos parviennent aux citoyens en vrac. 

L’on ne comprend pas qu’au sommet de l’Etat, il y a cette fâcheuse fuite d’informations. Ceci amène à dire, que le premier ministre, Emmanuel Nadingar, a du pain sur la planche. Au lieu de faire des journalistes des martyrs, il devrait, comme le gouvernement à l’habitude de faire, initier un forum sur la bonne conduite au sommet de l’Etat. Le premier Ministre doit réaliser que ce qu’il appelle rumeurs proviennent de son entourage et de l’entourage du chef de l’Etat. Pourquoi ne s’en prend-t-il pas à ceux-là? Le vrai problème se situe à ce niveau. La moralisation de la vie publique ne devait pas seulement se contenter d’arrêter ceux qui détournent de l’argent ou pillent les ressources de l’Etat. Il y a un travail de sensibilisation pour une prise de conscience qui est nécessaire. Ces vendeurs de rumeurs sont autant pires que les détourneurs d’argent. Ceci étant dit, ce ne sont pas les journalistes qui alimentent les intox. Mais de tout cela, il faut retenir que c’est le pays qui est mis en mal. Non seulement les gouvernants se font remarquer dans les pillages des ressources publiques, mais ils dérangent par leur combat d’intérêts égoïstes. Il faut bien que quelqu’un rende compte un jour au peuple tchadien.

  

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